La première fois que j’ai rencontré Delphine, c’était à Charleroi, nous devions parler de son projet « Aux enfants sauvages ». Elle était tel qu’on m’en avait fait la description: « Une petite dame blonde, fort gentille, avec un bonnet Péruvien ».
C’est toujours plaisant et enrichissant de discuter avec elle. En plus d’avoir une perception bien particulière des évènements, elle est comme un enfant qui découvre la vie et ses trésors. Chaque fois que je vais la voir dans son atelier, Delphine me montre ses trouvailles et m’explique ce qu’elle compte en faire. Un peu à l’image d’un grenier longtemps laissé à l’abandon et qui ne demande qu’à être exploré.
Au fur et à mesure de notre collaboration, j’ai eu la chance de découvrir ses oeuvres et surtout d’en avoir la signification que j’ai le plaisir de vous partager.

Maryline
« C’est un objet design qui personnifie l’icône Maryline Monroe; il se compose d’un bracelet et de deux pendentifs. Par cette pièce, j’évoque l’industrialisation du rêve, avec tous ces yeux mécaniques tournés dans la même direction et qui n’aboutissent qu’à un immense désespoir.«
Delphine Joly

Grain de beauté
« C’est un sac à vomir de luxe, destiné aux tapis rouge. L’idée de ce sac est tiré d’un fait divers qui parle d’une femme qui souffrait d’obésité morbide et qui a été délivrée de son appartement à l’aide d’une grue.sa peau était incrusté à un WC sur lequel elle vivait depuis 2 ans. J’utilise cette image violente pour exprimer l’effarement face au constats quotidiens liés à la surexploitation et à la surconsommation. Ici, ce n’est pas la goutte d’eau qui va déborder… »
Delphine Joly

La faim & Les moyens
« La phrase, la fin justifie les moyens m’a toujours énervé, pour moi cela justifie des actes non éthiques, et à travers ces 2 pièces qui sont les 2 faces d’un miroir ,j’exprime plutôt les conséquences de ce genre de mentalité, l’esclavagisme des pauvres qui ne sont plus qu’un corps et l’infantilisation des autres qui ne savent plus rien faire eu-même a part recevoir la becquée. »
Delphine Joly

Aux enfants sauvages
Son dernier projet, sur lequel j’ai collaboré, est un atelier de ressources partagées en maroquinerie et bijouterie, situé dans l’ancienne chapelle du Roctiau. Il permettra également au public de découvrir des artistes auxquels ils n’avaient pas accès auparavant.

Après m’avoir expliqué tout le projet, Delphine m’a dit: « Je suis désolée pour toi, je sais ce que je veux, tu risques d’être bridée dans ta créativité ». La vérité, c’est qu’elle m’a ouvert la porte de son univers, ce qui m’a permis de prendre beaucoup de plaisir dans la transposition de celui-ci.
Nous avons hâte de vous partager la date de son inauguration et espérons vous y croiser.